L’agenda scientifique de GRP Lab comporte plusieurs axes de recherche pouvant se recouvrir.
Pédagogie et Entrepreneuriat
En France, l’enseignement de l’entrepreneuriat fait actuellement l’objet d’un engouement sans précédent. Certes, peut-être parce qu’il a fallu convaincre que l’entrepreneuriat pouvait s’enseigner, la pédagogie de l’entrepreneuriat a fait l’objet, depuis une trentaine d’années, de recherches. Ce fut d’ailleurs le thème mis en avant par le premier congrès de « l’Académie de l’Entrepreneuriat », organisé à Lille en 1999 (actes ici). Aujourd’hui, un plan national pour l’enseignement de l’entrepreneuriat répondant au nom de PEPITE (pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat, qui fait suite au Pôle de l’Entrepreneuriat Etudiant, faisant lui-même suite aux Maisons de l’Entrepreneuriat) a conduit à la création du statut « Etudiant Entrepreneur ». Ce plan a, entre autres, permis le déploiement important d’actions de sensibilisation.
Cet engouement appelle une vigilance tout-à-fait particulière et la pratique de la pédagogie de l’entrepreneuriat nécessite la mise en place de protocole rigoureux, de la conception à l’évaluation des apprentissages. GRP Team est particulièrement sensible et l’équipe procède à des recherches action pédagogique soit pour innover (exemple : utilisation du cinéma, de la carte mentale, etc.), soit pour encadre la mise en place de dispositif de sensibilisation/formation auprès des plus jeunes (exemple : une recherche action a encadré le déploiement du dispositif “Osez l’entrepreneuriat” et plus particulièrement le jeu-concours “Créons ensemble” initié par le Rectorat de l’Académie de Bordeaux.
Conseil et accompagnement
L’accompagnement est une activité essentielle pour la création d’entreprise pérenne, les études montrant que les créateurs accompagnés échouent deux fois moins souvent que ceux qui ne le sont pas. Tout un ensemble de structures privées et/ou publiques propose aux porteurs de projets d’être accompagnés en leur offrant une étendue plus ou moins large de services. Il peut s’agir de technopoles, d’incubateurs, de couveuses, de pépinières, etc., ainsi que de Chambres de commerce ou de métiers. Dans le domaine de la recherche, l’accompagnement est passé du statut anecdotique au statut de véritable champ de recherche. Plusieurs revues y ont d’ailleurs dédié un numéro spécial (ex : Gestion 2000, Revue de l’Entrepreneuriat à deux reprises, etc.). GRP Team a mené plusieurs recherche sur l’accompagnement à l’entrepreneuriat et a mis au point, par une recherche-action, une méthode d’accompagnement basé sur le Business Model GRP.
Entrepreneuriat social
Alors que le terme “entrepreneuriat social” apparaît à certains comme un oxymoron, GRP Team y voit un pléonasme. L’entrepreneuriat est en effet un phénomène social. Néanmoins, les promoteurs de l’entrepreneuriat social veulent mettre en avant la finalité sociale des entrepreneurs s’inscrivant dans cette dynamique. L’économique est alors mis au service d’une finalité sociale. Aucune définition de l’entrepreneuriat social n’est officiellement arrêtée. Tout au plus faut-il reconnaître un accord sur l’idée qu’il se manifeste par une réalité plurielle à la croisée de l’initiative privée et de l’intérêt collectif. Entreprises d’insertion par l’activité économique, jardins familiaux, crèches parentales, services d’aides à domicile, associations de restauration du patrimoine, etc.,
autant d’initiatives dont la particularité est de contribuer au renforcement local de la cohésion sociale et à la création d’un nombre d’emplois aujourd’hui significatif. Ces initiatives sont portées par des entrepreneurs sociaux au service de la résolution d’un problème social et/ou environnemental, en collaboration étroite avec les institutions publiques. Les particularités du contexte de l’entrepreneuriat social relèvent ainsi de son rattachement à trois mondes fondamentalement distincts : le monde du social, le monde du marchand et le monde des institutions. Les recherches de l’équipe dans le domaine de l’entrepreneuriat social permettent de relever la singularité des Business Models mis en oeuvre, notamment d’apprécier le sens qui est alors donné à la dimension Partage du Business Model GRP.
Entrepreneuriat et vin
Audia et Rider (2005) ont produit un article rappelant une célèbre croyance populaire américaine, celle du garage dans lequel William Hewlett et David Packard ont conçu un Oscillateur les ayant conduit à la création d’une firme aujourd’hui grande et mondiale. Ce garage a été consacré par une plaque le déclarant « Birthplace of Silicon Valley ». Il n’est pas rare d’aller chercher outre-Atlantique les figures d’entrepreneur servant d’illustration dans un cours d’entrepreneuriat, alors que pour des questions d’identification, et pour toucher davantage les individus, il est préférable de mobiliser des cas proches. La proximité peut être liée à un statut social identique, à une tranche d’âge, à une même époque, à un même lieu, etc. Les journalistes connaissent bien cette loi de la proximité permettant d’interpeller davantage un lectorat. L’équipe du GRP Lab, souhaitant être en prise avec son territoire (Bordeaux), a alors choisi de mettre au jour des cas d’entrepreneurs du secteur vitivinicole bordelais. Il est sans doute inutile d’argumenter sur l’importance du secteur vitivinicole pour le territoire bordelais, girondin, plus largement pour la Région Aquitaine (et sans doute plus largement pour la France). Il s’avère qu’une première opportunité de terrain a été offerte par les Etablissements Thunevin (article ici), dont le dirigeant, Jean-Luc Thunevin, a accepté de répondre aux attentes de l’équipe de recherche. Ce cas est particulièrement intéressant car il est, à sa façon, concerné par le mythe du « garage ». Jean-Luc Thunevin est l’inventeur des « vins de garage » et, dans ce domaine, sa réputation est mondiale. Le cru qu’il a créé il y a une vingtaine d’années, Château Valandraud, est aujourd’hui Premier Grand Cru Classé de Saint-Emilion. La réussite est exceptionnelle pour un entrepreneur ayant bousculé les conventions. GRP Lab présente le Business Model Thunevin dans la rubrique « GRP Stories ».
Entrepreneuriat culturel
L’entrepreneuriat culturel et créatif connait actuellement un engouement de publications dont témoignent par exemple le numéro spécial de l’International Journal of Arts Management, volume 20 issue 2, ainsi que le volume 17, issue 1, de la Revue de l’Entrepreneuriat). L’entrepreneuriat culturel culturel et créatif couvre un large champ d’activités pouvant être, comme son libellé l’indique, soit plutôt culturelles (musées, opéras, …), soit plutôt créatives (mode, architecture, …). En lien avec l’axe pédagogie, l’équipe a déjà mobilisé le cinéma et les recherches dans ce domaine se poursuivent (par exemple en utilisant le film Dr Knock de 1951). Elle a également mené des études de cas, la plus emblématique étant celle de l’entreprise Semitour, laquelle a
en charge, entre autres, la gestion du facsimilé des grottes de Lascaux, emblématiques de l’art pariétal. Cette recherche, communiquée en langue française et en langue anglaise lors de congrès internationaux, montre comment l’orientation entrepreneuriale (l’oe est un concept de la recherche en stratégie et en entrepreneuriat) de l’entreprise, pénétrant son Business Model, permet de concilier les missions scientifique, économique et culturelle du projet. Dans le champ de l’entrepreneuriat culturel, l’équipe s’intéresse également à certains secteurs d’activité, par exemple celui de la restauration.
Autres
Les axes précédent ne figent pas la liberté des chercheurs de l’équipe à travailler sur d’autres axes/recherches. Parfois, un angle original peut inciter à l’écritures d’un essai, comme par exemple celui où le Business Model fait l’objet d’une lecture anthropologique (ici).
L’équipe est présentée ici.