Cet ouvrage est, en quelque sorte, le pendant académique de la saison 1 de la web-série GRP Lab dédiée à la présentation du Business Model GRP (« BM GRP » dans la suite du texte). Il reprend et complète chaque épisode. Ainsi, le chapitre 1 reprend le texte de l’épisode 1, le chapitre 2 reprend le texte de l’épisode 2, etc.
Des notes sont insérées au sein de chaque texte. Elles développent ou précisent un point particulier. Elles proposent des exercices et livrent une bibliographie. Dans la version électronique de l’ouvrage, il suffit de cliquer sur le lien hypertexte de chaque note placée dans le texte pour accéder au complément afférent, lequel comporte également un lien permettant de revenir au point de départ.
Ces notes ont des natures différentes. Elles peuvent illustrer le propos par des cas concrets (ex : la note 1.2 présente quelques célèbres « e-entrepreneurs »). Elles sont parfois plus théoriques (ex : la note 2.1 présente l’approche par les ressources dans la recherche en stratégie). Ce manuel ne dissimule pas notre attachement aux racines universitaires nourrissant le projet GRP Lab , ce caractère académique assurant sa rigueur et témoignant de sa générosité puisque les ressources sont quasiment toutes accessibles gratuitement (logiciel, cas, ouvrages, web-série, …). Ainsi, GRP Team rend à la Cité ce que celle-ci a investi dans les recherches de l’équipe. La valorisation de ces recherches a en effet bénéficié d’un financement de l’Etat par l’Idex université de Bordeaux, ce qui a permis la mise à disposition du matériel découlant de nos travaux. La Chaire Entrepreneuriat de la Fondation Bordeaux Université soutient le projet, notamment en levant les fonds garantissant à la fois l’évolution de la plateforme (par la poursuite des travaux de recherche et leur valorisation) et sa pérennisation (l’histoire de GRP Lab est racontée ici ). Cet ouvrage prend donc une certaine hauteur de vue pour fournir aux acteurs de l’entrepreneuriat un nouveau matériel.
S’agissant de ces acteurs, un couple est ciblé composé de ceux que nous qualifions d’encadrants et de ceux qu’ils encadrent. Les encadrants sont conseillers en création d’entreprise, coachs dans un organisme d’accompagnement (incubateur, pépinière, technopole, …), consultants professionnels en banque, experts comptables ou enseignants expliquant aux porteurs de projet entrepreneurial l’aide que peut apporter le concept de Business Model (BM dans la suite du texte) dans l’élaboration de leur projet. Il leur appartient de diriger les apprenants vers les parties de l’ouvrage qui leur sont accessibles et/ou pertinentes en fonction de leur sensibilité, de la maturation du projet accompagné ou encore du cursus suivi (type, niveau, …) lorsqu’il s’agit d’étudiants. A ce titre, ces encadrants procèderont à un travail de médiation en adaptant le contenu de ce manuel. En effet, malgré la vulgarisation à laquelle ce dernier procède, il limite ses développements pour laisser à chacun la possibilité de le compléter par une approche pédagogique adaptée.
Les personnes encadrées sont des porteurs de projet de création d’entreprise (essentiellement pour cette version), des entrepreneurs établis souhaitant procéder à une réflexion stratégique, ou encore des entrepreneurs potentiels, c’est-à-dire soit des personnes s’interrogeant sur les possibilités de réalisation ou d’insertion professionnelle par l’entrepreneuriat, soit des personnes que l’on éclaire sur les perspectives correspondantes. Concernant cette dernière population, nous pensons particulièrement aux étudiants de l’enseignement supérieur, de formation initiale ou de formation continue, suivant une sensibilisation à l’entrepreneuriat (certains d’entre eux se dirigent vers une formation spécialisée pour obtenir les compétences dans le montage de leur projet, et d’autres pour devenir encadrants dont on attendra qu’ils sachent prendre une certaine hauteur de vue pour appréhender les situations complexes et si hétérogènes qu’ils sont appelés à côtoyer pour bien conseiller).
Si ce manuel est à l’usage de ce couple encadrant-encadré, c’est pour respecter, voire encourager, cette relation si importante en phase de construction de projets entrepreneuriaux puisqu’elle a une influence positive sur la réussite des projets ou sur l’évitement des échecs, notamment lorsque ces projets sont complexes (la modélisation étant l’exercice rendant le complexe intelligible, le BM devient alors particulièrement pertinent à mobiliser). Il ne faudrait pas couper ce lien et faire croire que tout porteur d’un projet peut spontanément mobiliser le concept BM sans l’apport d’un conseiller. L’idée n’est pas de dire que l’outil est réservé à l’entrepreneur recourant à ce type de service, mais les compétences d’un encadrant aident à éviter les utilisations anecdotiques du BM, ce qu’on voit désormais trop souvent (comme cela a pu être le cas avec bien d’autres outils stratégiques). Il faut dire qu’on entre dans une phase où l’entrepreneuriat est peut-être plus que jamais promu (même si cela a déjà pu être dit il y a plus de 20 ans), et parfois excessivement simplifié. Les méthodes et les outils eux-mêmes sont parfois involontairement ou volontairement simplifiés alors que tout projet nécessite, certes progressivement parfois, pourtant quelques efforts (cognitifs, relationnels, rationnels, voire émotionnels, etc.). Lorsque c’est involontaire, il faudrait rappeler l’importance de respecter les soubassements des méthodes et des outils, afin de mieux comprendre, d’une part, les contextes au sein desquels leur convocation est pertinente et, d’autre part, les engagements qu’ils nécessitent. Certes, lorsqu’on sensibilise une population en la faisant jouer à entreprendre pour montrer que l’entrepreneuriat n’est pas réservé à une élite ou à certains profils, il est possible d’imaginer des formes ludiques d’utilisation des instruments afférents, notamment lors des phases de créativité. Par contre, il serait particulièrement hasardeux, lors de la conception de vrais projets et plus encore lors de la cristallisation de ressources pour leur mise en œuvre, de ne pas s’engager dans les démarches appelées par ces outils.
Ces démarches nécessitent parfois de suivre un module de formation, de rencontrer des acteurs, d’effectuer certains relevés, de conduire une étude, etc. Sous réserve d’en respecter les soubassements, le BM est un fantastique outil. A défaut, comme tous les outils pour entreprendre, une utilisation anecdotique du concept de BM risque de faire apparaître des mirages…
Bref, entreprendre, c’est un travail, et comme pour tout travail, on peut admettre que l’intelligence de l’opérateur est servie par sa maîtrise de certains outils, cet ensemble acteurs-outils devenant une compétence que les partenaires apprécient. Ceci dit, nous verrons que le BM est une boîte à outils, en ce sens que la pertinence de sa conception est servie par d’autres outils permettant de renseigner chacune de ses rubriques.
Un projet GRP Lab (Centre d’Innovation Sociétale de l’IdEx Université de Bordeaux)
L’accessibilité, sous cette forme, de cet ouvrage est rendue possible grâce au soutien de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, mécène la Chaire Entrepreneuriat hébergée par la Fondation Bordeaux Université.
Tous droits réservés pour tous pays.
Cet ouvrage peut être librement diffusé sous sa forme electronique ou sous une forme imprimée sans être dénaturé, sans fin commerciale et en respectant les droits d’auteurs (le Business Model GRP est couvert par les droits d’auteurs, Thierry Verstraete et Estèle Jouison)
© Verstraete T., Jouison E., (2018), Business Model GRP – Origine, nature et composantes du Business Model, GRP Publications, Université de Bordeaux, 35 avenue Abadie, 33000 Bordeaux